La création de banques de céréales répond à un problème perçu dans tout le Sahel. Dû à la saisonnalité des pluies, la période de production de céréales est concentrée sur quelques mois. Pendant cette période, la forte disponibilité de céréales sur les marchés fait chuter les prix, qui normalement remontent au fur et à mesure que l’on s’approche de la saison pluvieuse pour atteindre leur pic avant la récolte suivante. La baisse des prix obligerait les paysans à vendre une grande partie de leur production au moment de la récolte pour faire face à leurs besoins de trésorerie. Les paysans se verraient alors forcés à racheter des céréales auprès des commerçants à des prix beaucoup plus élevés pour assurer leurs besoins alimentaires en période de soudure. L’objectif avoué des banques céréalières situées dans les zones déficitaires ou à équilibre alimentaire précaire est donc généralement celui de garantir, à travers le stockage collectif, l’accessibilité des céréales aux populations rurales pendant la période de soudure.
C’est la communauté elle-même qui doit décider d’établir une banque de céréales: nulle agence extérieure ne devrait jamais prendre la décision pour elle. La communauté doit être propriétaire de la banque et la contrôler. Le comité qui gère la banque de céréales doit être démocratiquement élu. Il se peut qu’on ait besoin d’experts venant de l’extérieur pour donner leur avis sur l’achat des céréales, leur conservation, leur marketing, ou la façon de gérer leur stockage.
Les banques de céréales communautaires ne doivent pas être considérées comme une institution pour soulager la famine car ceci créerait un sentiment de dépendance; on devrait plutôt les considérer comme une solution pratique mise en place par la communauté pour améliorer la sécurité alimentaire.